saint bernard fatigué

Comment vous libérer du syndrome du sauveur ?

Êtes-vous du genre à en faire plus que prévu ? Vous dites oui une mission sans en avoir clarifié le cadre ? Vous quittez parfois votre posture de prestataire pour vous mettre à la place de votre client ? Au travail comme à la maison, vous avez tendance à tout faire pour les autres ?

Et si vous étiez atteint du syndrome du sauveur ? Moins connu que son cousin l’imposteur, il est pourtant très répandu chez les clients que j’accompagne.

Dans cet article, nous allons comprendre le syndrome du sauveur, ses pièges, ses origines et je vous partagerai mes pistes pour vous épargner ses conséquences sur vous et vos relations.

Je veux sauver le monde !


« Ouais non mais tu comprends, moi, je suis altruiste, je suis dans le don, c’est dans mes valeurs de donner de mon temps, de ma personne… »

Ou

“tu comprends, je l’ai fait à sa place, ça allait plus vite et ça lui rendait service… et pas besoin qu’il le sache, c’est cadeau !”

Mais oui, je sais et évidemment je ne remets pas ça en question du tout.

Mais derrière la volonté de bien fairede partager, très courante chez les « atypiques », se cache souvent le piège du sauvetage.


Ce piège qui vous conduit tout droit dans des situations compliquées, tant sur le plan personnel que professionnel.

Alors j’ai décidé de vous expliquer et surtout de vous donner plusieurs pistes pour limiter la casse, et ne pas entrer dans des jeux relationnels toxiques 

Le syndrome du sauveur, c’est quoi ?

Un syndrome rarement conscientisé

Le syndrome du sauveur n’est quasiment jamais conscientisé chez les clients que j’accompagne. Personne n’arrive en me disant, “Isabelle, je crois que j’ai le syndrome du sauveur”. Non, jamais !

Pourtant, je le retrouve souvent, tapi derrière votre empathie hors du communvotre sensibilité qui vous fait tout amplifier et votre besoin de relations profondes (pour aller plus loin sur le sujet, c’est dans cet article).

Pas question de vous refaire ni de vous changer, loin de moi cette idée !

Sauf quand cette grande générosité vous conduit dans des situations inextricables, génératrices de souffrances.

Petit exemple, pour concrétiser :

Vous proposez à votre voisine de garder son chat pendant les vacances et depuis, tout l’immeuble vous laisse ses clés. Vous êtes de corvée à tous les étages. Un vrai concierge bénévole par défaut !

Ou alors… 

« Moi, tu sais comme je vois les choses avant les autres et je sais avant eux ce qu’il faut faire, du coup je le fais, normal non ? En plus, je vais plus vite et ça ne me dérange pas… ».

…Oui bien sûr, sauf qu’en général, personne ne vous a rien demandé !

Encore une fois, nous nous faisons tous piéger, et ça m’arrive aussi encore.

Nous nous se mettons à arbitrer, à penser, à interpréter à la place de l’autre et à faire les choses pour l’autre.

Alors qu’il n’a encore rien demandé, nous sommes déjà en train de faire à sa place et de glisser dans le sauvetage.

Au travail, ça donne des choses du genre : “Non mais je vais le faire, j’irai plus vite. Ou comme personne ne veut s’y coller, je le fais. ”

Avec des clients, si vous êtes indépendant “et bien ça n’était pas dans le contrat, mais je vais vous le faire ; et bien sûr je ne facturerai pas !”

D’ailleurs, on retrouve cela partout : à la maison avec les conjoints, les amis, les enfants, les parents.

Mais faire à la place de, sans demande de l’autre, s’apparente à du sauvetage et ça n’est pas bon du tout pour vos relations et pour vous.

Du plaisir d’aider à la déception

Si aider est comme une « vocation », une seconde peau chez vous, je vous invite vraiment à stopper quand ça devient : « Avec tout ce que j’ai fait pour lui ou pour elle, tout ce que j’ai mis dans cette relation… Voilà comment il/elle me remercie ! « 

Ou « je n’en peux plus, je suis épuisé, je porte trop de choses, tout le monde compte sur moi »

Le plaisir d’aider se transforme en un lot de frustrations et de déceptions. Le reproche succède à la générosité. C’est devenu totalement contre productif.

Essayons rapidement de comprendre ce qui se joue

La posture du sauveur est un concept issu de l’analyse transactionnelle, un courant de psychologie fondé par Eric Berne, un référent théorique sur lequel je m’appuie souvent. Elle fait partie d’une trilogie de postures, illustrées dans le triangle dramatique de KARPMAN.

Que révèle le triangle de KARPMAN ?

Le triangle de KARPMAN illustre la façon dont nous rentrons les uns et les autres en relation.

Le sauveur rentre dans la relation avec l’autre avec l’intention de l’aider. Mais comme déjà évoqué, il ne laisse pas le temps à son interlocuteur d’exprimer une demande.

En fait, il a déjà trouvé une solution pour l’autre et la lui impose.

Sauf que, nous ne restons jamais tout le temps dans la même posture.

Très vite, dans ce jeu relationnel toxique, les rôles vont s’interchanger.

Et de sauveur, vous deviendrez certainement persécuteur puis victime.

C’est ce qui se passe quand après avoir pris les clés de tous les appartements, vous vous plaignez d’être devenu le concierge bénévole de tout l’immeuble. De sauveur de vos voisins, vous allez devenir leur persécuteur :

“J’en ai marre qu’ils me demandent tous de m’occuper de leurs chats ! Je n’ai pas que ça à faire moi”.

Puis ça donnera très certainement : “non mais quoi c’est injuste, pourquoi ils ne demandent pas aux autres. Moi, personne ne me rend service, je ne demande jamais rien, je me débrouille tout seul !”

Et vous êtes en plein dans le triangle de Karpman. De sauveur, vous êtes devenu persécuteur puis victime.


Le problème, c’est que souvent, la seule issue pour en sortir c’est le conflit. Conflit dont vous ne voulez pas, bien sûr !

Mais je ne suis jamais en conflit, donc je peux continuer non ?

Non je ne le crois pas. Car si se positionner en persécuteur ou en victime n’est bon pour aucune relation, se positionner en sauveur ne me parait pas plus judicieux.

Aider l’autre, sans qu’il en ait exprimé la demande, revient à lui enlever sa part de responsabilité dans ses choix et ses décisions. Qui suis-je pour savoir à la place d’un collaborateur, d’un ami ce dont ils ont besoin ?

En faisant ainsi, vous risquez de créer une situation de dépendance qui génèrera tôt ou tard une dette envers vous. Et ça pour l’équilibre des relations, ça n’est pas bon du tout !

 “Ils ne sont pas autonomes

J’entends parfois des clients se plaindre de leurs collaborateurs qui ne sont plus autonomes. Mais à force d’avoir “péché pour eux”, ils ne leur ont pas appris à pêcher par eux-mêmes !

Le cas d’une relation amoureuse : mon ami est très endetté, il faut que je l’aide, je vais payer pour lui !“

J’ai coaché une cliente qui venait de rencontrer son amoureux. Celui-ci avait des gros problèmes d’argent. N’écoutant que son grand cœur, elle me dit vouloir lui donner de l’argent, bien que pas riche elle-même. Nous avons travaillé ensemble sur le déséquilibre qu’une telle décision allait créer dans leur relation amoureuse. Qu’allait-il se passer en créant cette “dette” au sens propre comme au sens figuré ?

En conservant son intention d’aider son amoureux, nous avons travaillé sur le fait de poser un cadre relationnel clair je t’aime ET je ne te sauve pas. Je t’épaule et te soutiens dans ce cap difficile, mais je ne fais pas à ta place. Ils ont alors trouvé d’autres solutions. Grâce à cela, elle a sauvegardé l’équilibre de leur relation et n’a pas pris le pouvoir sur son amoureux 

Et là, une autre question surgit : celle du respect du cadre et des limites.

Poser ses limites, un sujet difficile pour la majorité de mes clients.

Vous voulez tellement bien faire, que du coup, vous négligez et même, vous oubliez carrément vos limites. Oh, et puis… on se débrouillera bien sans, n’est-ce pas ! Olé !

Pourtant poser un cadre et donc des limites est essentiel pour l’équilibre de nos vies pro et perso.

On est d’accord, ce thème du cadre vient contrecarrer le multipotentiel, le Haut Potentiel qui par nature est NO LIMIT. Comment pourrait-on limiter son potentiel ?

Pourtant sans limites, vous ouvrez grand la porte aux relations et aux environnements toxiques. Donc danger !

Enfin, j’observe aussi qu’en étant tellement occupé à sauver le monde (vos proches, vos collaborateurs) vous en oubliez totalement de vous sauver VOUS et de vous occuper de vous et de vos besoins. Comme une jolie stratégie d’évitement de Soi.

Du sauvetage au burn-out : illustration

Vous êtes vent debout contre les gens qui ne respectent pas les autres (et ma foi, c’est plutôt sain), pourtant je vous récupère en plein burn out, épuisé, sans avoir pris la peine de respecter votre corps, votre sommeil, vos limites (…).

Et la question que je vous pose c’est donc « OK, mais vous qu’allez-vous faire VOUS, pour vous respecter ? »

C’est un grand classique ! Le syndrome du sauveur vous conduit tout droit à oublier de prendre en charge vos propres problématiques. Pendant que vous vous occupez des autres, vous ne vous occupez pas de vous !

Toutes ces raisons font que je dis souvent stop aux sauveurs que je rencontre !

Alors comment vous éviter tout ça ?

Loin de moi encore une fois l’idée qu’il vous faut arrêter d’être généreux ou de vouloir aider. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. En plus mon métier, c’est d’accompagner donc j’aide, pourtant je ne sauve pas, en tous les cas j’essaye !

Quand je vous retrouve dans les mailles du sauvetage et des pièges qu’il vous tend, je travaille prioritairement quatre pistes avec vous.

Mes 4 pistes en coaching pour sortir du syndrome du sauveur

Conscientiser

Prendre conscience des situations qui vous “poussent” à vouloir sauver. Souvent, vous avez eu du mal à trouver votre place, à vous sentir reconnu, accepté comme vous êtes, avec votre sensibilité. Et je fais souvent le constat que vous avez choisi de rentrer en relation avec les autres en les aidant, croyant inconsciemment « ainsi, je serai apprécié et accepté ». C’est cette peur de ne pas être reconnu qui continue de nourrir votre scénario du sauveur.

Mais Isabelle, si je n’aide plus, ne sauve plus, ça n’est plus moi (sous-entendu, je n’existe plus) !

Et non, ça c’est une croyance !

Dans un premier temps, je vous invite donc à noter les situations où vous vous êtes retrouvés dans ce rôle de sauveur. Conscientiser, c’est la première étape essentielle pour vous libérer du syndrome du sauveur.

Clarifier

Ensuite, une fois terminé ce premier travail de conscientisation, je vous invite à vous poser la question :

« À quoi est-ce que je cherche à répondre, à qui est-ce que je réponds en faisant ainsi ? »

Si c’est à votre interlocuteur ma foi, c’est un moindre mal. En revanche, si en sauvant l’autre, vous cherchez à répondre à un besoin qui est chez vous, danger !

Clarifier, c’est prendre un temps avec vous-même pour sortir la tête du guidon et vous interroger sur vos motivations.

Apprendre à se centrer sur vos besoins

Petit à petit, en faisant ainsi vous commencez à vous centrer sur vos besoins.

Une chose que je retrouve très souvent, c’est que vous ne savez pas identifier vos besoins et donc ne savez pas les nourrir. Car vous, vous avez plutôt appris à vous adapter, à vous sur-adapter.

Cette étape n’est pas simple, mais elle est essentielle. Vos émotions vous aideront à les identifier ; elles sont les messagères de nos besoins.

Attendre que votre interlocuteur formule une demande claire

Ce qui signifie : Pas de demande = pas d’intervention de votre part !


Une simple phrase du genre : as-tu besoin d’aide ? Suivie d’un « de quoi as-tu besoin pour sortir de ce mauvais pas ? », devrait amplement suffire à éviter les pièges du sauvetage. Surtout, cela redonnera à votre interlocuteur toute son autonomie dans le choix des solutions à mettre en place (souvenez vous des amoureux fauchés dont j’ai parlé plus haut).

En travaillant ces quatre axes, vous devriez éviter bien des pièges de la posture du sauveteur.


Et si vous éprouvez des difficultés à vous sortir de ces situations et que vous souhaitez que je vous accompagne, n’hésitez pas à me contacter.

Pour cela, prenez rendez-vous dans mon agenda, nous en parlerons ensemble.


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