Une femme souriante

Être Leader et Atypique: le combo impossible pour les femmes ?

Le leadership au féminin est un sujet sensible. Si de plus en plus de femmes occupent des postes à responsabilité aujourd’hui, la parité est encore bien loin d’être atteinte lorsqu’on gravit les marches du leadership 😉

Une part importante des personnes que j’accompagne sont des femmes : des femmes extraordinairement brillantes, des femmes engagées, des femmes dont les problématiques résonnent particulièrement en moi. 


Des femmes chez qui le thème du leadership est source de questionnements


J’espère sincèrement que mes réflexions vous amèneront à des prises de conscience et pourquoi pas à des déclics.


Et messieurs qui me lisez, non seulement vous êtes les bienvenus dans cette lecture, mais vos retours m’intéressent ! 

Être une femme leader, ce n’est pas si facile

Je croise de nombreuses femmes extraordinairement intelligentes et engagées parmi mes clientes et mes relations.


Mais à un moment donné, elles se sentent bloquées dans leur carrière.


Très souvent elles se sont alourdies de deux fardeaux dont je vous ai déjà parlé:


  • le sentiment d’imposture : il touche beaucoup plus les femmes que les hommes (70% de femmes concernées contre seulement 30% chez les hommes: victoire par KO de l’imposture chez nous mesdames !)


  • le syndrome de la bonne élève chevillé au corps et dont nous avons beaucoup de mal à nous départir (certainement favorisé par l’école, nous y reviendrons) et qui limite les prises de risque.

Car comment rester bonne élève pour des choses que nous ne maîtrisons pas, n’est-ce pas ? 



Où sont les femmes leader ?


Premier constat qui résonne comme un cri du cœur (ou une chanson populaire aussi d’ailleurs !) est : Où sont les femmes ? 


Car comme le fait remarquer Florence Servan Schreiber, si les femmes ont de tout temps occupé des fonctions importantes dans les arts, les sciences mais aussi en politique, elles ont pour la plupart disparu de l’Histoire : le monopole masculin a littéralement gommé leur présence.


Il n’y a, par conséquent, pas de modèles féminins de référence en leadership.


Cela contribue donc certainement à la difficulté des femmes de se positionner comme leader quand tous les modèles sont masculins. 

En effet,

  • soit la femme s’appuie sur les modèles existants et adopte une posture masculine ou inspirée des codes du masculin


  • soit elle ne s’y retrouve pas du tout et… finalement n’y va pas.

Et ce n’est ni l’éducation ni les stéréotypes encore en cours qui vont l’y aider.


I. Les femmes sont-elles des hommes comme les autres ?

Je reprends ici le titre volontairement provocateur d’un livre de Georges Wolinski.


Pour illustrer mon propos, je vous invite à faire un tour dans les cours de récréation de vos enfants.


Vous voyez ces garçons en train de jouer au foot et qui prennent toute la place au milieu de la cour ? Pendant que les filles restent par petits groupes sur les côtés, dans les coins ?


Déjà dans la cour de récréation, l’histoire se joue et s’écrit. Les garçons sont en équipe, en réseau et occupent l’espace, pendant que les filles prennent la place qui reste.


Dès leur plus jeune âge, les femmes peinent à trouver leur place dans un monde où les hommes occupent non seulement l’espace géographique, mais où il existe une véritable dichotomie dans la perception des comportements et des valeurs quel que soit le moment de la vie.


Des hommes rient et chahutent bruyamment dans un bar ?

C’est commun, c’est normal… quand la femme agit de même, elle passe pour une fofolle, voire une hystérique.


Un homme assis dans le métro jambes écartées ?

Normal. Et je vous laisse imaginer ce qu’on dirait d’une femme avec la même attitude.


Un homme qui se bagarre ?

On dira de lui qu’il est vif. Son côté guerrier sera mis en avant. Quand on ne le tolèrera que difficilement pour la femme, chez qui on valorisera plutôt le côté calme, posé, apaisant et même maternant.



Force est de constater que les visions genrées ont la vie dure et que non, décidément, être une femme leader ce n’est vraiment pas facile.🤷🏻‍♀️

Femme et atypique : la double peine?

Car oui, si toutes les femmes rencontrent des difficultés à se positionner en tant que leader, pour une femme atypique, la difficulté s’en retrouve décuplée, n’est-ce pas ?


Il est déjà plus compliqué pour une femme atypique de prendre SA place, et ce, depuis l’enfance.


Très souvent, pour ne pas dire tout le temps, je retrouve chez mes clientes ces constantes :

Ne pas trop briller et se fondre dans le décor

Des capacités énormes, c’est évident qu’elles en ont toutes.


Mais très rapidement, elles se rendent compte que les capacités relationnelles sont plus valorisées que les capacités intellectuelles.


À l’école, par exemple, les stars de la classe sont les personnes populaires, pas les “intellos”. Être première de la classe peut être même plutôt mal vu. Vous avez certainement vécu cela, non ?


Les femmes comprennent rapidement que montrer tout son potentiel intellectuel, c’est courir le risque d’être isolées, voire moquées.

Alors, elles se cachent, elles camouflent leurs performances pour se fondre dans le décor et pouvoir être intégrées au groupe


Or pour être leader, ne faut-il pas accepter d’être sur le devant de la scène ? Sans filet de protection ?

S’adapter, s’adapter et encore s’adapter

S’il y a bien une caractéristique commune à tous les “atypiques”, c’est cette hypersensibilité à fleur de peau qui nous fait ressentir les émotions +++ qui nous pousse sans cesse à nous adapter et même nous sur-adapter.


Cette sur-adaptation est encore plus forte chez les femmes. Car depuis l’enfance, elles ont appris à se conformer à ce que la société attend d’elles.


Pas trop de bruit. Pas d’éclat. Pas de vague.


Mais être leader, c’est être visionnaire, c’est avoir un cap et tout faire pour cheminer vers lui. Coûte que coûte, quitte à être en rupture avec l’environnement. Tout sauf l’adaptation donc.

Tout contrôler pour ne pas échouer

J’ai une petite question pour vous : très honnêtement, arrivez-vous à lâcher du lest et à ne pas être dans le contrôle absolu ?


Si la réponse est oui, alors bravo !


Sinon, bienvenue au club…

Parce que vous associez très certainement ce besoin de contrôle à une condition sine qua non de la réussite.


Or cette volonté de tout contrôler entrave, voire empêche l’audace. À vouloir tout contrôler, on s’interdit d’oser.


Et sincèrement, connaissez-vous un leader qui ne fait pas montre d’audace ? On est bien d’accord…

II. Hommes-femmes : un mode d’emploi complexe

Un des derniers points que je voudrais mentionner ici, et non des moindres, est le rapport qu’entretiennent les femmes atypiques avec les hommes.


Rapport que je vais tenter de décortiquer, car il influe sur vos réussites professionnelles.


  • Face aux hommes, les femmes HP font souvent montre d’une totale absence d’ambiguïté.


Je m’explique : elles ne savent pas gérer l’implicite dans les relations. Ainsi, elles n’envisagent pas qu’il puisse y avoir une once de séduction dans les relations professionnelles. Du coup, elles se retrouvent prises au piège de relations qu’elles ne comprennent pas.


  • Peut-être l’avez-vous déjà ressenti : les femmes HP font peur aux hommes.

Parce qu’elles sont extrêmement brillantes.

Comme si cette vive intelligence était une menace à la virilité masculine.


Si vous ne l’avez pas lu, lisez Le Bal des Folles de Victoria Mas. Elle y décrit comment une femme dotée d’une sensibilité aigüe et d’une belle intelligence s’est faite internée par son père.

Elle subit alors les expériences que réserve le Docteur Charcot aux femmes “hystériques”. C’est bien documenté et même si c’est un roman, cela repose sur des faits avérés. Au début du siècle dernier, ça n’était pas bon d’être femme ET intelligente


Bien sûr, ce que je dis là n’est pas une critique contre vous messieurs, bien au contraire.


Voyons-le plutôt comme une tentative de mise en lumière des perceptions que nous avons, une volonté de compréhension des codes qui sont très différents.


Je comprends aisément que les femmes HP puissent apparaître comme menaçantes : comme si leur vive intelligence menaçait le mode masculin dominant encore très prégnant dans l’entreprise comme dans la société en général.


J’ai pu le constater à plusieurs reprises lors d’interventions dans de grandes entreprises qui avaient fait appel à moi pour amener les femmes à développer leur leadership : je proposais un programme exclusivement destiné aux femmes.

Cela a provoqué un sentiment d’insécurité chez les hommes (qui au demeurant étaient d’accord pour la plupart ) : “on ne va pas faire la révolution quand même”, m’a-t-on dit !


C’est là toute la difficulté : malgré la volonté de faire bouger les lignes, des résistances et des craintes demeurent. Qui se comprennent car après tout, on a toujours fait comme cela. Une chose est certaine : le changement fait peur.

C’est bien ce que démontre cet exemple.


Si on ajoute à tous ces points…

  •  le manque de sens politique et stratégique , qui caractérise les Hauts Potentiels en général, et donc les femmes en particulier
  • la quasi-absence de réseaux féminins (en entreprise) sur lesquels s’appuyer,


On comprend aisément qu’il soit compliqué pour une femme de faire rimer atypisme et leadership.


Pourtant rien n’est perdu, rassurez-vous !


Explorons ensemble quatre pistes de réflexion pour faire concorder leadership et singularité.

III. Mes 4 pistes de réflexion pour vous aider à harmoniser votre leadership et la femme atypique que vous êtes

Piste n° 1 : Se libérer de la honte et de la culpabilité 

La première chose importante à faire est de vous libérer des sentiments de honte et de culpabilité que vous ressentez. 


Cette honte qui vient de ce “je ne sais pas faire”“je ne suis pas à la hauteur”.


Cette culpabilité qui vient de ce soi-disant « Tu fais peur aux hommes » ou « tu n’es pas à ta place ».


Aucune honte ni culpabilité à avoir. 


Rappelez-vous, en tant que femme, vous portez en vous tout un archétype sociétal qui ne vous appartient pas et duquel les femmes étaient inexistantes. Alors considérez-vous plutôt comme des pionnières.


  • Et puis ce que pensent les autres, ce qu’ils ressentent, leur appartient : n’en faites donc jamais une histoire personnelle. 

Piste n° 2 : Laisser votre enfant intérieur au placard

C’est un point que j’ai déjà abordé à plusieurs reprises car il me semble fondamental pour pouvoir avancer sereinement en tant que HP : arrêter de mettre en avant votre enfant intérieur.


L’entreprise n’est pas le lieu pour cela.


Alors oui, je comprends que cette part d’enfant en vous qui n’est pas entendue dans sa singularité ni dans ses émotions ait envie de se manifester. 

Mais croyez-vous que l’exposer dans vos relations pros va vous servir ?


La réponse est non. 


Soyez plus objective et mettez-vous moins dans le “je”. Apprenez à jouer avec les codes et les jeux de l’entreprise dans laquelle vous évoluez.

Piste n° 3 : Accepter de “perdre du temps”

Je mets volontairement des guillemets, car je sais bien que vous pensez que les choses vont aller beaucoup plus vite si vous les faites seules, n’est-ce pas ?


Et c’est vrai, en partie.


Pourtant, on peut faire ce constat sans faille : vous ne pouvez réussir seule, personne d’ailleurs.


La solution ?

Accepter de développer des stratégies d’alliance et en apparence de « perdre du temps » dans :

→ des réseaux

→ des alliances avec des personnes qui peuvent vous aider, qui vont croire en vous là où vous, vous butez. Des personnes qui vous poussent, vous boostent et deviendront vos plus précieux alliés.


Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai mis des guillemets !

Piste n° 4 :  clarifier et mieux vous affirmer 

Vous le savez bien, vous allez vite, vous élaborez vos idées en 2 secondes.


Alors oui, c’est clair dans votre tête… Mais, cela ne l’est pas nécessairement dans celle de la personne qui est en face de vous !


Personne ne lit dans vos pensées.


Alors apprenez à exprimer clairement vos demandes, à bien formuler vos besoins, prenez ce temps. 


Soyez précise sur ce que vous voulez et attendez des autres afin de ne pas laisser place aux malentendus.


Cela concourt à mieux vous affirmer.

En vous prêtant plus souvent à cet exercice, vous vous ancrerez davantage et gagnerez en puissance. 


Voilà, j’espère que mes réflexions vont vous aider à évoluer là où vous le souhaitez. À développer et renforcer votre leadership. Les femmes leaders constituent un immense atout pour l’entreprise


Rappelez-vous lorsqu’un groupe est composé de 30% de femmes, il est prouvé qu’il prend de meilleures décisions ; c’est le MIT et la Carnegie Mellon University qui l’ont démontré en 2010 !

Si vous souhaitez défaire vos blocages pour transformer votre chemin d’évolution professionnel, j’aurai grand plaisir à vous offrir un temps d’échange sur ce sujet.

Pour cela, prenez rendez-vous dans mon agenda, nous verrons ensemble comment je peux vous aider.

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