jeux d'échec

Haut potentiel et jeux de pouvoir en entreprise

Haut potentiel et jeux de pouvoir en entreprise, jeux de tous les dangers ?

La plupart des personnes que j’accompagne (pour ne pas dire la totalité) ont des tonnes d’envies, d’ambitions et d’objectifs à réaliser. Elles ont envie d’évoluer et de faire évoluer les choses. Souvent très intelligentes pour ne pas dire brillantes, elles regorgent d’idées, d’anticipation, de solutions à des situations souvent complexes.


J’imagine que chez vous, c’est pareil non ?


Et c’est vrai que, bien souvent, vous voyez juste, très juste et ça plus vite que les autres.

Le problème, c’est que persuadés du bien fondé de vos idées, vous cherchez à tout prix à ce qu’elles soient adoptées.

Normal me direz-vous ?

Sauf que vous n’hésitez pas à passer en force. Ça passe ou ça casse… et le plus souvent ça casse !


Car, ça, le système (l’entreprise, vos supérieurs hiérarchiques…) ne le supporte pas, mais alors pas du tout. 


En général, on ne vous rate pas et ça va très vite même. La réaction ne se fait pas attendre contre celui (ou celle) qui se permet de critiquer, d’imposer un autre rythme, contre celui qui ne rentre pas dans le rang.


Cela a été un des points les plus importants que j’ai travaillés avec Lise, une de mes clientes, une jeune femme extraordinairement engagée, pleine d’idées et de projets et qui voyait avec une sagacité rare ce qu’il fallait faire pour améliorer les choses au sein de son entreprise.


Pourtant, elle se heurtait à des murs d’incompréhension : on lui disait NON alors que ses idées étaient géniales.


Et elle de penser : 

“Mais comment est-ce possible ? C’est incroyable, non ? Mais en fait si ça se trouve, c’est moi qui me plante… je suis nulle en fait”. 



Pourquoi une telle résistance ?

→ tout simplement… Parce qu’elle ne prenait pas le temps de voir où en étaient les autres, de voir ce qu’ils pouvaient accepter ou pas. 


→ Alors, elle partait tête baissée, déterminée comme jamais, mais surtout, elle oubliait qu’elle n’était pas seule et que bien peu fonctionnaient au même rythme qu’elle.


Initier un changement demande du temps, demande de faire baisser les résistances, les freins et les peurs et d’adapter le rythme. Ça demande aussi de réunir une « coalition » engagée et unie dans ce changement. 


Sans cela, c’est l’échec assuré et le système se charge vite de vous rattraper.

Non, ce n’est pas votre intention…

Je sais bien qu’il y a un décalage entre l’intention et la manière dont vos actions sont perçues. 

Parce qu’au final ce que vous voulez, c’est améliorer les choses, les optimiser, les faire évoluer au mieux.


Le problème, ce n’est pas ce que vous voulez faire, mais la manière dont vous vous y prenez pour le faire.


Avouons-le, on vous dit souvent « brut de décoffrage », « spontané », « pressé »… 

Et il faut bien l’avouer, vous n’êtes pas très doué pour gagner à ce jeu-là.

(D‘ailleurs, moi non plus… Je vous en reparle juste après)

L’entreprise : le grand échiquier des jeux de pouvoir

Évoluer au sein de grandes organisations, c’est accepter que les jeux de pouvoir y sont rois. Au-delà de vos talents et de votre expertise technique, ce qui va compter par-dessus tout, ce sont vos capacités à relationner et à “bricoler” avec ces jeux. 


Et vous, comme moi, ne sommes pas forcément les meilleurs joueurs.


Je me souviens d’ailleurs de la phrase d’une de mes clientes que je pourrais garder comme une citation-phare tant elle reflète avec simplicité cette difficulté :

“ L’implicite, je n’y comprends rien, je ne sais pas faire. Quand on me dit un truc, je le crois et je n’imagine pas qu’il puisse y avoir un double langage ou un sens caché”. 


Il y a une véritable difficulté chez les personnes atypiques à faire avec ces codes-là, avec ces jeux de la comédie humaine.



Tout comme Pierre…


Pendant la crise sanitaire liée au Covid, Pierre, directeur d’un grand magasin, décide de sécuriser l’accueil. 


Et pour ce faire, il a une idée géniale : il fait venir une association qui coud des masques à l’entrée du magasin en pleine période de pénurie (je pense que vous vous en souvenez)


Cette idée lui permet de :

→ protéger les clients qui peuvent acheter des masques et faire leurs achats sereinement 

→ mais aussi de protéger ses équipes en éloignant le risque de contamination.


Pour lui, tout était ok et il était très fier de son idée. À raison.

Sauf que…. 


Il a pris cette décision seul. Dans son coin. Et ce, avant que le masque ne soit préconisé par les autorités sanitaires. Sans prendre en compte l’avis de son DG qui, lui, estime qu’on n’a pas à faire porter des masques aux clients, encore moins à leur vendre. 


Résultats des courses :

→ Pierre est sommé d’arrêter. Il se sent mis à l’index, vexé et blessé parce qu’il pense bien faire en permettant d’ouvrir le magasin et en même temps d’assurer la sécurité de ses équipes. Ce qui est vrai !


→ Ce qu’il ne comprend pas à ce moment-là, c’est que son initiative est perçue par son DG comme une tentative de prise de pouvoir.


Bref, lui pense bien faire, mais l’organisation se sent mise en danger. 



Et c’est là-dessus que je travaille encore avec lui : sortir de cette toute puissanceplacer le curseur au bon endroit pour lui permettre d’être meilleur relationnellement et émotionnellement et comprendre le rythme de ses interlocuteurs.



Moi aussi, j’ai connu ces pièges…


Peut-être le savez-vous (ou pas), j’ai travaillé dans un grand groupe bancaire pendant de nombreuses années. Si j’ai été recrutée, c’était pour mon côté décalé. Oui, je crois pouvoir le dire, on m’avait embauchée pour ma façon d’y aller franchement et de secouer le cocotier.

J’étais un peu le poil à gratter de service, vous voyez ce que je veux dire ?


Et de manière tout à fait paradoxale, ce qui m’a valu des louanges au début, m’a valu mon départ. 


Parce que ce qu’ils avaient adoré chez moi au début, a fini par les fatiguer au quotidien.

Le groupe vous encense. Puis, vous jette pour la même raison qu’il vous a adorée. Parce qu’il n’est pas prêt à accepter tous ces changements… Tout simplement.


Et pour tout dire, il m’arrive encore de tomber dans ces pièges, ces jeux implicites aujourd’hui. Qui peuvent être si durs pour l’estime de soi, pour la confiance en soi.


→ Heureusement, l’expérience aidant, j’ai appris à m’en éloigner et j’aimerais vous proposer quelques pistes de réflexion pour vous aider à vivre au mieux au milieu de ces jeux de pouvoir.

Mes 5 clés pour naviguer avec sérénité sur l’échiquier du pouvoir 

1 – Choisir ses justes combats

Avant de partir bille en tête, dans tous les combats qui se présentent à vous, évaluez leur pertinence et posez-vous quelques simples questions : 

  • Me sont-ils nécessaires ? 
  • Font-ils partie de mes priorités ?
  • Ai-je suffisamment d’énergie pour cela ?
  • Ai-je assez de temps à accorder à cette cause ?


Vous n’êtes pas Superman. Nous ne sommes pas Wonderwoman.

Ne dilapidons pas notre énergie dans des combats qui ne sont pas les nôtres.

✓ Et acceptons de choisir NOS combats. 

2 – Votre incompétence ? Et si c’était plutôt la faute du système ?

C’est un point qui me semble fondamental : comprendre que ce qui vous est renvoyé comme votre incompétence, parle plus du système qui n’est pas capable de l’accueillir.

Comme ça a été le cas de Pierre avec la vente des masques à l’entrée de son magasin aussi.

Comme ça a été mon cas dans la banque. On m’a embauchée pour faire autrement, avec un petit côté « disruptif » mais en fait au quotidien, cela demandait trop d’efforts, provoquait trop de vagues.


Toute la responsabilité n’est pas chez vous. Elle est aussi dans le système qui vous accueille.

✓ Chacun reprend sa part : vous ET le système

3 – Faire la distinction entre pouvoir et influence

Si le pouvoir est la capacité d’action basée sur le coercition ou la persuasion, l’influence est plus une conséquence, une sorte d’ingrédient d’une forme de pouvoir.

Maintenant posez-vous la question :

Qu’est ce qui est important pour vous ? Est-ce avoir du pouvoir ou de l’influence ?


Si vous décidez d’aller dans le pouvoir, il va falloir accepter de naviguer dans des eaux qui ne sont pas les vôtres comme l’implicite, les jeux décrits plus hauts. Cela va forcément vous amener à réexaminer vos valeurs, à reconsidérer vos relations, votre façon de voir le travail.


Posez-vous la question : “est-ce bien là-dedans que j’ai envie d’aller?”


✓ Opter pour une posture d’influence me semble plus facile pour vous : accepter d’être dans l’ombre et laissez ceux qui savent jouer à ces jeux devant. Cela me semble plus dans vos cordes, Qu’en pensez-vous ? 

4 – Et si vous réguliez votre façon de communiquer?

Il s’agit ici de prendre du recul pour passer d’une communication très spontanée à quelque chose de plus policé, de plus apaisé.


Je ne vous dis pas de tourner la langue sept fois dans votre bouche avant de parler (quoique) mais de réfléchir à votre manière de vous exprimer, de prendre le temps de répondre, de vous poser pour sortir de la précipitation et de l’immédiateté et adopter une forme de maîtrise, forcément plus calme et plus ajustée. 


✓ Vous essayez ?

5 – Faire preuve d’un peu plus de sens stratégique

Si vous voulez de l’influence, cherchez de nouvelles alliances sur lesquelles vous appuyer plutôt que de partir comme Don Quichotte, seul dans une lutte perdue d’avance contre les moulins à vent. 


C’est un fait : passer en force ne fonctionne pas. Et seul, encore moins de chances d’y arriver.

 La solution : retravailler votre posture et vos alliances. 


Vous connaissez le dicton :

“seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin”


Oui, seul, vous allez vite, c’est un fait.

Mais pour pouvoir aller loin, vous avez besoin des autres.


✓ Alors plutôt que de chercher à convaincre des gens qui sont contre vous, identifiez des personnes avec lesquelles vous pourriez vous allier. Des personnes qui elles savent naviguer dans ces jeux inconnus pour vous. 


C’est cela être plus stratège. Et je vous assure que c’est une formule gagnante !


J’espère que ces 5 pistes vous aideront dans votre approche autour des jeux de pouvoir.

Si vous ressentez le besoin d’être accompagné.e sur cette thématique, j’aurai grand plaisir à vous offrir un temps d’échange sur ce sujet.

Pour cela, prenez rendez-vous dans mon agenda, nous verrons ensemble comment je peux vous aider.

2 Replies to “Haut potentiel et jeux de pouvoir en entreprise”

Richard

Merci pour ce texte dans lequel je me retrouve parfaitement. Cela ouvre des pistes de travail sur soi sans pour autant renier sa nature. Cela soulève également des questions sur les postes dans lesquels s’épanouir pour que nos talents soient des atouts et non plus perçus comme des défauts.

IsabelleL

merci Richard pour votre retour
Effectivement cela aborde la question des environnements plus susceptibles d’être ouverts à ces profils.
J’en parle dans ma prochaine newsletter de ce jeudi justement.
Si vous n’êtes pas encore abonné, je vous y invite.
Pour recevoir ma newsletter l’Atypique : https://bit.ly/3yCYPwM
Deux jeudi par mois, je vous aide à déployer votre potentiel en vous donnant les clés de votre mode de fonctionnement.

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Richard

Merci pour ce texte dans lequel je me retrouve parfaitement. Cela ouvre des pistes de travail sur soi sans pour autant renier sa nature. Cela soulève également des questions sur les postes dans lesquels s’épanouir pour que nos talents soient des atouts et non plus perçus comme des défauts.

IsabelleL

merci Richard pour votre retour
Effectivement cela aborde la question des environnements plus susceptibles d’être ouverts à ces profils.
J’en parle dans ma prochaine newsletter de ce jeudi justement.
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