Un comportement ancré depuis longtemps et qui s’inscrit dans l’identité
Dans le cas de ma cliente, cette question l’a connectée à une première prise de conscience ; depuis l’enfance, elle multiplie les activités, les projets ; elle est presque toujours en « suractivité ». C’est un comportement qui trouve sa source dans son enfance, et autour duquel elle a construit son identité : ses amis, son conjoint ne peuvent l’imaginer au repos, sans activité, me dit-elle.
Êtes-vous plutôt du genre à vous remplir ou à vous nourrir ?
En faisant cette prise de conscience, elle découvre que tous les projets qu’elle tente de mener (à terme) ne lui procurent pas forcément satisfaction ; pourtant, elle peine toujours à faire un choix et elle s’évertue à tout mener de front, en payant le prix de l’épuisement régulier. Je l’invite alors à faire une distinction entre se remplir et se nourrir.Quand je m’alimente, je peux opter entre me remplir (je mange sur un coin de table, debout, je à même le plat) ou me nourrir : dans ce cas, je choisis mes aliments, je les cuisine et je peux même apporter de l’attention à leur présentation. Cela prend plus de temps, je mange souvent moins, toutefois le plaisir et la satisfaction que j’en retire n’ont rien à voir avec la première option.
Nombre ou qualité des rencontres ? Dans un autre domaine, j’observe chez certains de mes clients une propension à multiplier les rencontres (personnelles, amoureuses, amicales, professionnelles) à multiplier les actions de réseautage à défaut de parvenir à tisser de vrais liens de qualité, pourtant plus à même de les nourrir et de contribuer à leur épanouissement.
« Etre dans le trop-plein c’est ma vie, alors renoncer à certaines activités, c’est comme un arrêt de mort ! »
Pour en revenir à ma cliente, qui ressemble à plein d’autres clientes, c’est comme si ce trop-plein de projets était le signe qu’elle était bien vivante.
Et de ce fait, l’arrêt de certains pourrait sonner comme un arrêt de mort ! Normal qu’elle ne parvienne pas à faire un choix, dans ces conditions.
Une question qui s’amplifie lors de profond changement
J’avoue que cette question m’a moi aussi longtemps traversée et continue toujours de me traverser. Notamment lorsque j’ai emménagé à 8.000 km de ma famille, de mes enfants, de mes amis, j’ai traversé des moments de solitude, de vacuité souvent longs et douloureux . Comment se sentir vivante alors que tout a changé, que les repères sur lesquels ma vie s’est construite jusqu’alors ont complètement disparu?
- De professionnelle reconnue, je suis devenue totalement inconnue,
- De maman très présente, je suis devenue une maman Skypienne, Snapchatienne, virtuelle,
- D’amie, confidente de (presque) chaque jour, je suis devenue celle que l’on revoit une fois de temps en temps et qui ne partage plus aucun quotidien…