je ne vais jamais au bout

Je ne vais jamais au bout !

J’apprends, j’entreprends 10.000 choses mais je ne vais au bout de rien : ni validation, ni examen, ni certification, ni publication.

« Suis-je condamné.e à rester un amateur.e, un.e touche à tout ou

suis-je le roi, la reine des imposteur.es? »


Un client m’a posé cette question la semaine dernière presqu’en ces termes.

Durant une heure, nous avons exploré ensemble quelques pistes que je vous partage.

La majorité des clients que j’accompagne sont des personnes intelligentes, voire brillantes et surtout curieuses. Que ça soit dans l’exercice de leur métier, dans leur vie extra pro, elles aiment découvrir, apprendre, et « creuser les sujets ». Ainsi elles peuvent consacrer des heures entières à comprendre le fonctionnement d’une technique, d’un instrument de musique, approfondir une théorie, apprendre une langue étrangère. Toutefois, au moment de sortir de l’invisibilité, de se « lancer», de partager leurs découvertes, leurs réalisations, à d’autres elles stoppent tout.

Un scénario bien rodé et pas forcément conscientisé se met alors  en place .

Alors qu’elles « touchent au but », elles s’arrêtent net dans leur élan et se tournent vers un autre domaine à explorer.

Elles se privent de franchir une nouvelle étape dans leur progression et sabotent du même coup leur estime d’elle-même « je suis incapable d’aller au bout de ce  que j’entreprends, je ne suis qu’un.e amateur.e ».

Ainsi mon client (celui qui m’a inspiré l’article) me décrit son attrait pour le mixage de musiques . Il a acquis tout le matériel, s’inspire d’artistes, s’entraîne régulièrement chez lui et se reconnait, à mi -mots une vraie compétence dans le domaine.

Pourtant, arrivé à ce stade, il se refuse à s’exposer (même en cercle privé ) et sent venir en lui l’envie d’abandonner cette nouvelle passion pour se tourner vers une autre qu’il lâchera à son tour et ainsi de suite …

Le plaisir de partager à un public  ne résiste pas à la peur de  paraître « amateur », à celle de ne pas être reconnu, ou de se sentir illégitime.

Conscient que ce scénario se joue dans différents champs de sa vie (pro, extra pro et même perso) il souhaite comprendre pour tenter d’en finir .

Après l’exploration de la séance, plusieurs prises de conscience émergent.

« Ca n’est pas parce que mes actions ne sont pas reconnues par d’ autres, qu’elles n’ont aucune valeur aujourd’hui et n’en auront pas demain ! »

Dans l’exemple cité précédemment, mon client avait connu un parcours brillant, reçu de nombreux  signes de reconnaissance notamment dans sa vie d’étudiant puis  au démarrage de  sa vie professionnelle. Il ne pouvait ni tolérer de rendre un « travail imparfait », ni supporter l’absence de valorisation et de reconnaissance.

Plutôt se saboter que d’être confronté à  l’un de ses sentiments ! Or ce n’est pas parce qu’aujourd’hui ses productions ne sont pas entendues, qu’elles ne le seront pas demain. Je lui ai cité la longue liste d’artistes qui n’ont connu la reconnaissance bien des années après!

Dès lors le chemin ne passe t-il pas par apprendre à se donner à soi-même des signes de reconnaissance ? Pas simple quand le niveau d’exigence et la capacité à s’auto-juger sont élevés, mais c’est une voie essentielle à explorer.

Il me semble difficile d’attendre que les autres nous renvoient de la  valeur alors que nous-même ne nous en attribuons pas .

« Donner la même valeur à la concrétisation des idées que celle donnée à la réflexion, c’est donc y consacrer le même niveau d’énergie »


En cheminant avec ce client, nous avons identifié que la valeur qu’il accordait au temps de la réflexion, de l’acculturation dans de nouveaux sujets était nettement supérieure à celle qu’il accordait au temps de la concrétisation et de la mise en œuvre de ces idées.

En cela, il a pris conscience de  la difficulté qu’il avait  à incarner sa puissance créatrice (dans le sens « rendre concret »).

Or c’est bien dans la matière que les choses prennent corps, sans cela, elles demeurent dans le monde invisible et dans le temps qui lui est consacrée.

Sans ce passage à l’acte inscrit dans la durée, il reste dans l’intention et nourrit de bien belles frustrations.


 » Se brancher cœur quand c’est la tête qui prend les rênes ! »

A ce stade de la séance, j’ai ressenti le besoin de le « brancher » cœur.

En effet si je comprenais où sa tête l’embarquait, j’ai senti aussi un terrible besoin de bienveillance et d’empathie .

Si l’enfant réussit à marcher, c’est non seulement parce qu’il est tombé 2.000 fois avant, mais aussi parce qu’il a eu des parents empathiques et bienveillants qui ont cru en ses compétences et l’ont encouragé .

Or là il y avait chez ce client un vrai manque de bienveillance à son égard !

Pourtant je suis certaine qu’il aurait su trouver les mots pour son meilleur ami .

Je l’ai donc invité à se brancher avec le cœur, la gratitude et la compassion à son égard, sans se départir bien sûr de son idéal de perfection et du niveau d’exigence qui le caractérisait .

Un pas de plus pour gagner en estime de soi !

Si vous vous reconnaissez dans cette description, et que vous voulez aller au bout de vos projets, j’aurai plaisir à vous offrir un temps d’échange en prenant rendez-vous sur mon agenda.

Nous verrons comment je peux vous aider à faire un pas de plus dans l’incarnation de votre puissance.

2 Replies to “Je ne vais jamais au bout !”

Isabelle comme c’est juste ! merci pour cette pause nécessaire à la réflexion ! Elle me permet de me faire un câlin mental pour tout le temps que je passe à réfléchir à la direction vers laquelle je dois aller… parmi les possibilités. Aussi nous sommes remplis de doute actuellement, partagé entre l’envie de tout faire partir en éclat ! mais que resterait-il ? ou bien au contraire de se recentrer sur la base, l’essentiel, qui est bien solide et qui a fait ses preuves, même s’il n’est pas parfait ! … et de chercher juste à l’améliorer… je crois que c’est ce que, grâce à notre échange d’hier, je vais faire finalement… c’est dingue comme nos séances ont aidé à éclairer ma lanterne ! merci pour ta capacité de discernement et ta bienveillance.

IsabelleL

Oh Sophie je pensais avoir répondu ! Toutes mes excuses. J’espère que tu continues de bien avancer. Belle année à toi

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